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Adelphiques. Frères et soeurs dans la littérature française du XIXe siècle

Adelphiques. Frères et soeurs dans la littérature française du XIXe siècle

Publié le par Marielle Macé (Source : Chantal Massol)

ADELPHIQUES

  Frères et soeurs dans la littérature française du XIXe siècle

Jeudi 15 et vendredi 16 octobre 2009

 

 

ENS LSH

15, parvis René Descartes

69342 Lyon cedex 07 (métro Debourg)

Salle F 106

 

 

 

 

 

Colloque international organisé par : Claudie Bernard (New York University), Chantal Massol (E.A. 3748 Traverses 19-21, Université Stendhal Grenoble 3), Jean-Marie Roulin (LIRE, UMR 5611, Université Jean Monnet Saint-Étienne).

 

 

 Avec le soutien : du Conseil scientifique de l'Université Stendhal Grenoble 3, du Conseil scientifique de l'Université Jean Monnet Saint-Étienne, de la région Rhône-Alpes (cluster n° 13 « Culture : Patrimoine, Création »).

 

 

La première partie de ce colloque s'est tenue aux Etats-Unis, le vendredi 20 février 2009, à la Maison française de New York University, New York, NY 10003.

 

 

 

 

 

 

 

Dès les tout premiers récits de l'Occident (la Bible et la mythologie gréco-romaine), la relation adelphique s'impose comme un motif important, contribuant à la construction des personnages et à la représentation des univers familiaux, sociaux et métaphysiques. Par-delà la dimension mythologique, cette relation prend des dimensions spécifiques dans la France post-révolutionnaire. En effet, la Révolution bourgeoise a bouleversé les définitions juridiques et les valeurs symboliques à l'intérieur de la famille, modifiant les relations entre frères et soeurs, aînés et cadets, germains et demi-frères, légitimes et bâtards, et a introduit le terme de « Fraternité » dans son slogan. Sur fond de crise de l'ordre monarchique, du Père, de l'origine, la relation adelphique vient, dès l'orée du siècle, concurrencer, comme support de la construction de l'identité, la relation traditionnelle de la filiation. Aussi ce programme de recherche voudrait-il s'interroger sur la manière dont la littérature du XIXe siècle représente les relations adelphiques, effectives ou fantasmées, littérales ou figurées, analyser les  thématiques affectives, sociales, politiques qu'elle engage, dégager les problématiques et les enjeux qu'elle ouvre : en quoi ces relations contribuent-elles à la définition des personnages ? en quoi structurent-elles les intrigues, jouant des parallélismes, des contrastes, des conflits, des fusions ? de quels discours psychologiques, philosophiques, historiques, juridiques, sociaux, historiques cette relation est-elle porteuse ?

Parmi les nombreux enjeux ouverts par cette question, on sera particulièrement attentif à deux aspects. Premièrement, au fait que la relation adelphique peut mettre en jeu les catégories du masculin et du féminin. En effet, elle interroge, au coeur de l'identité familiale, la différence du sexe : mêmes parents, même milieu familial, mais éducation, destin, univers affectif contrastés. Il conviendra, dans cette perspective, de mettre la relation frère-soeur à l'épreuve des théories du genre. Deuxièmement, on envisagera la dimension politique de la fraternité. Dans l'histoire de cette notion, 1789 constitue une rupture forte. La construction des symboles républicains repose en grande partie sur un imaginaire familial. À cet égard, la fraternité, troisième terme de la triade républicaine, et le moins pensé des trois, travaille cependant en profondeur les représentations littéraires. À quoi se superposent d'autres fraternités ou sororités symboliques, fraternités d'armes, de religion, de cause, voire fraternités artistiques. La relation biologique se trouve ainsi mise à l'épreuve des constructions discursives, et prolongée, confrontée ou opposée aux élaborations idéologiques.

Il s'agira donc d'explorer la relation frère/frère, frère/soeur, soeur/soeur dans l'ensemble de ces dimensions et d'en relever tous les enjeux. On abordera les textes littéraires comme l'un des lieux majeurs où s'élaborent les discours qui assignent  des sens au donné biologique et culturel, et où se déploie toute une efflorescence symbolique.

 

 

 

Programme de la journée de New York (20 février 2009)

 

Matin :

Judith Miller (Chair, Department of French, New York University)

      Opening Remarks

 

 

   Claudie Bernard (New York University)

      “Le lien adelphique entre l'ancien et le nouveau régime familial »

 

 

   Dominique Massonnaud (Université de Grenoble)

      « Différence ou variation d'arrangements ? La pensée de Geoffroy Saint-Hilaire au

      travail dans la construction de relations adelphiques balzaciennes »

 

 

   Xavier Bourdenet (Université de Paris IV)

      « Frères et soeurs dans Illusions perdues de Balzac »

 

 

Après-midi :

   Evelyne Ender (Hunter College)

      « ‘Mon semblable, mon frère' : Ballanche et Nerval autour d'Antigone »

 

 

   Aude Déruelle (Université de Nice)

      « Frères et soeurs dans Les Mystères du peuple d'Eugène Sue »

 

 

   Julia Przybos (Hunter College)

     «  Les soeurs de lait ou les vicissitudes du progrès social »

 

 

   Jean-Marie Roulin (Université de Saint-Etienne)

      « Soeurs et frères de lait : communauté du sein et disparité de destins »

 

 

   Chantal Massol (Université de Grenoble)

      « A l'ouest d'Eden : rivalité fraternelle et récits fondateurs dans Pierre et Jean de Maupassant »

 

 

   Marta Caraion (Université de Lausanne)

      « Fécondité de Zola : La fraternité aux dépens de l'intrigue »

 

 

 

Programme des journées des 15 et 16 octobre 2009

           

 

Jeudi 15 octobre

Matin :

Ouverture : Jean-Marie Roulin, Chantal Massol

 

 

Gabrielle Houbre (Paris Diderot-Paris 7)

« Le complexe du sexe, ou la mère, son fils et sa fille au XIXe siècle »

 

 

Christine Planté (Lyon 2)

« Soeurs et frère dans la poésie de Marceline Desbordes-Valmore »

 

Elisabeth Ladenson (Columbia)

« Claudine, fille unique »

 

 

Après-midi :

Lucy Garnier (Oxford)

« Oppositions genrées : frères et soeurs dans la fiction stendhalienne »

 

Marie-Rose Corredor (Grenoble)

« Stendhal et les lettres à Pauline : la chimère  “frère-soeur” » 

 

 

Damien Zanone (Louvain-la-Neuve)

« Les fantômes de l'autobiographie : demi-frère et demi-soeur dans Histoire de ma vie de George Sand »

 

Stéphane Chaudier (Saint-Étienne)

« Trouble dans l'alliance : les fratries féodales à l'épreuve de la sexualité dans La Recherche du temps perdu »

 

 

 

Vendredi 16 octobre

 

 

Matin :

Julie Anselmini (Caen)

« Les jumeaux littéraires au XIXe siècle : merveille et monstruosité »

 

 

Mariana Net (Institut de Linguistique Iorgu Iordan – Al. Rosetti de l'Académie Roumaine, Bucarest)

« Portraits et jumeaux dans l'oeuvre d'Alexandre Dumas »

 

 

Gisèle Seginger (Paris-Est Marne-la-Vallée)

« Frères et doubles dans l'oeuvre de Musset »

 

 

Claudie Bernard (NYU)

« L'art d'être grand frère : Les Frères Zemganno d'Edmond de Goncourt »

 

 

Après-midi :

Delphine Gleizes (Lyon 2)

« Fraternités d'élection et occultations narratives dans l'oeuvre romanesque de Victor Hugo »

 

 

Nicholas White (Cambridge)

« Zola et la politique de la fraternité : le cas de La Débâcle »

 

 

Corinne Saminadayar-Perrin (Montpellier 3)

« Les Rougon-Macquart : la fraternité de Caïn »

 

 

Contacts :

- chantal.massol@u-grenoble3.fr

- jean.marie.roulin@univ-st-etienne.fr

- cb1@nyu.edu