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Adapter le théâtre au cinéma

Adapter le théâtre au cinéma

Publié le par Marion Moreau (Source : Matthieu Fortin)

Revue Études littéraires

"Adapter le théâtre au cinéma"

Dossier dirigé par Esther Pelletier et Irène Roy (Université Laval)

 

Un grand pourcentage des films portés à l’écran sont des adaptations cinématographiques de romans ou de nouvelles. Plus rarement a-t-on adapté les oeuvres théâtrales au cinéma. On pense alors à des classiques qui ont marqué l’imaginaire des spectateurs comme les célèbres adaptations cinématographiques de pièces de Shakespeare portées à l’écran par Franco Zeffirelli : La mégère apprivoisée (1967), Roméo et Juliette (1968) ; ou encore par Orson Wells : Macbeth (1948) et Othello (1952). Plus près de nous, au Québec, la cinématographie nous a donné des adaptations cinématographiques de Being at Home with Claude (1992) de Jean Beaudin, film adapté de la pièce de René-Daniel Dubois, Le polygraphe (1996) de Robert Lepage, film adapté de sa propre pièce, Les muses orphelines (2000) de Robert Favreau, film adapté de la pièce de Michel Marc Bouchard et, tout récemment Incendies (2010) de Denis Villeneuve, adapté de l’oeuvre de Wajdi Mouawad.

Or, si de temps à autre, le théâtre s’invite au cinéma, nous avons remarqué que tout dernièrement, comme en font foi les films actuellement distribués en salles, il a inspiré de nombreux réalisateurs, et non les moindres, et ce, à travers le monde. En effet, on assiste présentement au succès d’Incendies (toujours nominé en 2012), de Carnage (2011) de Roman Polanski inspiré de la pièce de Yasmina Reza, d’Une méthode dangereuse (2011) de David Cronenberg d’après la pièce The Talking Cure de Christopher Hampton ou encore, très près de nous de Monsieur Lazhar (2011) de Philippe Falardeau, film adapté de la pièce de Évelyne de la Chenelière et mis en nomination pour l’obtention d’un Oscar du meilleur film étranger dans le cadre de la sélection de 2012.

Ce recours aux oeuvres théâtrales est-il le fruit du hasard ou l’illustration d’un besoin criant de « bons textes dialogués » et / ou de « bons sujets » ? Si on a longuement disserté sur le passage du littéraire au cinématographique, en parlant du roman et de la nouvelle, qu’en est-il exactement du passage du théâtre au cinéma, question dont on a beaucoup moins traitée ? Alors que les oeuvres cinématographiques inspirées du théâtre ont souvent donné lieu à des huis clos, Carnage en est un exemple récent, qu’en est-il des films comme Incendies ou Une méthode dangereuse qui réussissent à transformer le texte et l’action de manière à répondre aux besoins du médium cinématographique sans dénaturer le sens de l’oeuvre théâtrale de départ ? En quoi l’adaptation cinématographique d’un texte théâtral est-elle différente de celle d’un roman ou d’une nouvelle ? En quoi les procédés narratifs théâtraux sont-ils différents des procédés narratifs cinématographiques ? La cinématographie internationale, incluant la cinématographie québécoise, a-t-elle davantage, au cours de son histoire, produit des adaptations provenant du théâtre de type du huis clos voire du type « théâtre filmé », si l’on pense au cinéma des premiers temps ; ou alors produit des adaptations transformant le théâtre en utilisant une panoplie de moyens expressifs propres au langage cinématographique ? L’adaptation cinématographique d’oeuvres théâtrale a-t-elle évolué et s’est-elle transformée depuis les débuts du cinéma ? Le cinéma a-t-il donné lieu à des films adaptés au théâtre ? On pense ici à Festen de Thomas Vinterberg présenté ces dernières années au théâtre à Québec et en France ; à Sur la route de Madison de Clint Eastwood aussi adapté au théâtre avec, entre autres, Alain Delon ou à Persona de Ingmar Bergman, ou encore à Tout sur ma mère de Pedro Almodovar. Tels sont les ordres de questionnements que nous aimerions développer dans le cadre de ce numéro consacré aux rapports entre le théâtre et le cinéma.

Bref, les textes attendus des collaborateurs pourront prendre en considération la cinématographie internationale, peu importe la période historique, et s’intéresser aux questions soulevées dans la problématique.

Les propositions d’articles, d’une longueur maximum de 750 mots, sont attendues pour le 15 septembre 2012 au plus tard et doivent être envoyées aux adresses courriels suivantes :

Esther.pelletier@lit.ulaval.ca

Irène.roy@lit.ulaval.ca