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Appels à contributions
Abdelkebir Khatibi, intersigne

Abdelkebir Khatibi, intersigne

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Marta Segarra)

Expressions maghrébines

Revue de la Coordination internationale deschercheurs sur les littératures du Maghreb

http://www.limag.refer.org/em.htm

Vol. 12, no1, été 2013 : Appel à articles

Abdelkebir Khatibi,intersigne


Dossier coordonné par David Fieni et Laurent Dubreuil
Date limite pour l'envoi des articles : 30 juin 2012

Intersigne signifie : marque, indice, « relation mystérieuse entre deux faits » (le Robert) ; pour nous : cristalsanguine à nombreuses facettes, à pointe régulière, et dont l'irisationvitreuse et fragile blesse le corps et le Nom propre, en réinscrivant autrementla symétrie cristalline : identité/différence. De la première définition àla seconde, c'est toute la question du signe qui se joue ; d'unesémiotique positiviste à une intersémiotique transversale, c'est encore leconcept d'écriture qu'il faudra investir dans le corps en le confrontant autexte coranique et à la langue arabe.

Abdelkebir Khatibi, La Blessure du nom propre

La prédominance du concept d'intersigneainsi que l'articulation d'une poétique intersémiotique, en tant que forcesmotrices de l'oeuvre de l'écrivain marocain Abdelkebir Khatibi (1938-2009), nousappellent à considérer le fonctionnement de son écriture comme intersigne ; c'est-à-dire, commeune inscription de la différance dansdes pratiques signifiantes disparates (calligraphie, cinéma, peinture,tatouage, poésie, fiction, critique, musique, etc.). Ce dossier est uneinvitation à examiner le large éventail de sujets qui se trouvent dans lecorpus de Khatibi, avec toute sa variété et ses nuances. Nous nousintéresserons aux articles qui traitent de Khatibi sous différents aspects(comme sociologue, critique d'art, penseur de l'Islam, etc.), maiségalement aux essais qui considèrent ce paradigme tel qu'il est pratiqué dans l'écriturede Khatibi (fluide, difficile, volatile, mais toujours tanguant sur le mouvementd'un immense ressac). Comment pouvons-nous lire ces intersignatures ?

Dans La Mémoire tatouée (1971), l'auteur lui-même nous autorise à lireson nom « propre » comme un signe à la jonction entre prescription nominaleet rupture historique. Ce texte inaugure une expérimentation interactive avecle langage, ce dernier étant conçu comme lelien indestructible de la séparation. Bien que la publication des Oeuvres de Khatibi aux éditions de laDifférence en 2008 facilite sans doute une vue d'ensemble de son écriture, ledéfi de lire Khatibi reste toujours celui de l'interprétation de textes quidéjouent la clôture, fragmentent l'identité, tracent l'effacement de soi, etsortent soudain des chemins établis.

Voici quelques exemples dequestions en rapport avec le thème général décrit ci-dessus, destinées à guiderune réflexion sur l'oeuvre de Khatibi, mais en aucun cas à circonscrireentièrement les travaux possibles : 

  • Comment les textes deKhatibi fonctionnent-ils en tant qu'espace intersémiotique d'expérimentationdes liens entre le local ou le national et le cosmopolite outransnational ?
  • Comment penser la relationentre cette notion d'intersigne(concept et pratique) avec d'autres concepts utilisés pour décrire lespolitiques culturelles (mais lesquels ?) et avec les inventionsesthétiques de l'écriture dite « postcoloniale », telle que lemétissage, le nomadisme, la lecture en contrepoint, ou la créolisation ?
  • Comment l'oeuvre de Khatibinavigue-t-elle entre le champ critique (théorique ?) de la déconstructionet le champ, plus pratique, de la décolonisation ?
  • En quoi son écritureengage-t-elle et transforme-t-elle une éthique textuelle de l'hospitalité ?

Les auteurs potentiels sont vivement encouragés à prendre contactpréalablement avec les coordinateurs du numéro, afin de discuter de leurspropositions d'articles : David Fieni (daf232@cornell.edu) et LaurentDubreuil (ld79@cornell.edu).

Les articles ne devront pas dépasser 40.000 signes, espaces inclus (6 000mots environ). La ponctuation, les notes et les références doivent êtreconformes aux normes appliquées par la revue : http://www.limag.refer.org/em/GuideDeRedaction.htm

Les demandes de renseignements complémentaires et les articles completsdoivent être adressés par courrier électronique à la présidente du comitéscientifique : expressions.maghrebines@ub.edu

La sectionVaria de la revue maintienttoujours un appel à articles (sans date limite de soumission) concernant lescultures maghrébines : littérature, cinéma, arts...

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Abdelkebir Khatibi, intersigne

Edited by David Fieni and Laurent Dubreuil

Final Papers Submission Deadline: 30 June 2012

Thepredominance of the notion of the intersigne,as well as the articulation of an intersemiotic poetics, both of which animatethe work of the late Moroccan writer, Abdelkebir Khatibi (1938-2009), promptsus to think about how his writing itself serves as a kind of intersigne, meaning an inscription of différance between often disparatesignifying practices (calligraphy, cinema, painting, tattoo, poetry, fiction,criticism, music, etc). This issue invites essays that explore the broad rangeof subjects represented in Khatibi's work in all its variety and nuance. We areinterested in articles that approach Khatibi from different angles (Khatibi andIslam, as art critic, as sociologist, etc), but also essays that consider thevery paradigm articulated by Khatibi's own writing practices (fluid, difficult,volatile, but always swaying to the movement of a vast undertow). How might weread these intersignatures?

The author himself invites us toread his own name as a sign caught somewhere between prescription and rupturein La mémoire tatouée (1971). Thistext initiates Khatibi's life-long interactional experimentation with language,conceived as an “indestructible bond of separation” (lien indestructible de la séparation). While the 2008 publication,by Editions de la Différence, of Khatibi's Oeuvres(in three volumes) certainly facilitates an overview of the author's body ofwork, the challenge of reading Khatibi remains that of interpreting texts thatfoil closure, explode identity, trace self-erasure, and veer suddenly fromestablished paths.

Contributors are invited to considerthe following questions, which are intended to stimulate reflection on Khatibi'swork in relation to the broad theme articulated above, not to prescribe limitson submissions:

· How does his work function as an intersemioticspace for experimenting with ways that the local or the national articulatewith the cosmopolitan or the transnational?

· How does the concept and practice of the intersigne (or other Khatibian terms,such as le bilangue) relate to otherconcepts used to describe the cultural politics and aesthetic inventions ofpostcolonial writing, such as hybridity, nomadism, contrapuntal critique, orcreolization?

· How does Khatibi's work navigate between thecritical field of deconstruction and the more pragmatic demands ofdecolonization?

· How does Khatibi engage and transform thetextual ethics of hospitality?

Potentialauthors are strongly encouraged to contact the co-editors of the issue beforesubmission, in order to discuss their proposed articles: David Fieni (daf232@cornell.edu)and Laurent Dubreuil (ld79@cornell.edu).

Articles should notexceed 40,000 characters, spaces included (approximately 6,000 words).Punctuation, footnotes, and references must conform with the journal's norms:

http://www.limag.refer.org/em/GuideDeRedaction.htm

Articles orrequests for further information should be sent to the Chair of the EditorialBoard at: expressions.maghrebines@ub.edu

The journal's Varia section maintains an open call forarticles concerning Maghrebi cultures: literature, cinema, arts...