Essai
Nouvelle parution
A. TCHEKHOV, Tout ce que Tchekhov a voulu dire sur le théâtre

A. TCHEKHOV, Tout ce que Tchekhov a voulu dire sur le théâtre

Publié le par Marc Escola

Anton TCHEKHOV, Tout ce que Tchekhov a voulu dire sur le théâtre
(traduit du russe par Catherine Hoden)

L'Arche éditeur, 2007, 248 p.

EAN : 9782851816603

18 €


Anton Tchekhov ne nous a pas laissé ce qu'on appelle communément des écrits sur le théâtre. Certes, il existe des milliers d'études universitaires sur son oeuvre mais pour quelqu'un qui aime le théâtre et pour celui qui le pratique, une phrase d'un grand auteur peut révéler plus que cent pages d'élucubrations universitaires.

Comme le montrent les récits de ses jeunes années, Tchekhov fut très tôt un habitué du monde des coulisses. Le théâtre l'attire et, malgré ses déceptions, ne le lâche plus. Il ironise sur le vedettariat et maudit le bruit : les acteurs qui glapissent, les coups de canon, l'usage de la dynamite. Il réclame du silence, un peu de silence, s'il vous plaît, pour enfin faire entendre la musique des mots. Il est dans ses lettres et critiques celui que nous connaissons par ses pièces : un homme d'un humour très fin et caustique à la fois. Ses observations, allant souvent au-delà du théâtre concernent l'art et les artistes en général. Et qui dit art, dit inévitablement société.

Ses articles sur la vie théâtrale moscovite, paru entre 1883 et 1885 dans l'hebdomadaire « Oskolki » (Fragments) de Saint Petersburg montrent un observateur aigu, comme dans ce grand reportage sur une tournée de Sarah Bernard à Moscou. On voit pour qui et contre quoi Tchekhov prenait position. L'acuité de son jugement n'a pas changé quand, plus tard, il s'agissait de ses propres pièces et de leurs mises en scène. On peut y apprendre beaucoup et surtout que les acteurs revêtent pour lui une importance capitale.

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On peut lire sur le site Biffures un premier article sur cet ouvrage :

"Les confidences de Tchekhov" par S. Daireaux.

"Tout ce que Tchekhov a voulu dire sur le théâtre se présente comme une anthologie épistolaire par entrées thématiques. La première partie de l'ouvrage donne à lire les billets d'humeur du dramaturge russe sur la vie théâtrale russe de son époque. La dimension polémique des écrits de Tchekhov se retrouve à chaque page. Nul aspect de la vie culturelle russe ne se trouve épargné : qu'il s'agisse de ses désillusions au sujet de la disparition du théâtre Pouchkine, remplacé par un « café chantant » ou de la piètre qualité des acteurs russes, le propos de Tchekhov tourne le plus souvent au réquisitoire animé. La vertu-travail apparaît comme la pierre angulaire de ces dénonciations : « nos artistes sont terriblement paresseux » constate-t-il, et sa cible préférée se trouve être l'acteur, mieux encore l'actrice, tous deux incapables de se discipliner. Ainsi, conscient des faillites de sa relation amoureuse avec Olga Knipper, Tchekhov note quelques mois avant de mourir : « Il faut tenir sévèrement les actrices et non leur écrire. J'oublie toujours que je suis inspecteur des actrices ». Lire la suite…