Un monde en nègre et blanc
Enquête historique sur l'ordre racial
Aurélia Michel
Seuil, coll. Points Essais
Date de parution 16/01/2020
10.00 € TTC — 400 pages — EAN 9782757880050
Ce livre entreprend de relater et de clarifier, à destination d’un large public, le poids encore très actif de l’esclavage dans nos sociétés. Reprenant les grandes étapes qui ont mené de l’esclavage méditerranéen puis africain et atlantique aux processus de colonisation européenne dans trois continents (Afrique, Amérique et Asie), il donne les clés historiques de la définition de la race et dévoile ses fondements économiques, anthropologiques et politiques.
Parce qu’elle est aussi celle des notions de liberté, d’égalité, de travail et qu’elle engage nos identités, l’histoire de l’esclavage tire le fil de la construction de l’Europe et révèle l’ordre racial qui régit notre monde contemporain.
Née en 1975, elle est historienne, maîtresse de conférences en histoire des Amériques noires à l’université Paris-Diderot et chercheure au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA). Elle a notamment contribué au scénario du documentaire Les Routes de l’esclavage diffusé sur Arte en 2018.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"De la traite au racisme", par Jean-Paul Champseix (en ligne le 14 octobre 2020)
Le mot « race » apparaît au XVe siècle, lorsque la noblesse privilégie les liens du sang au détriment de « la terre ». C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’il prend son sens contemporain, et il se fige dans les années 1830. Ainsi, l’usage du mot « apparaît lorsque l’esclavage disparaît » ! L’idée de race ne précède donc pas l’esclavage européen. Dans Un monde en nègre et blanc, l’historienne Aurélia Michel renverse même la proposition : « C’est bien parce que les Européens ont mis les Africains en esclavage qu’ils sont devenus racistes ». La thèse qu’avance l’auteure est que la notion moderne de « race » est largement tributaire de la traite des Noirs.