Essai
Nouvelle parution
A. Defrance & J.-F. Perrin, Le conte en ses paroles…

A. Defrance & J.-F. Perrin, Le conte en ses paroles…

Publié le par Marc Escola (Source : Livre reçu (Desjonquères))


A. Defrance & J.-F. Perrin,

Le conte en ses paroles.
La figuration de l'oralité dans le conte merveilleux du Classicisme aux Lumières

Desjonquères, coll. "L'esprit des lettres", 2007.

512 p. 32 Euros
ISBN: 978 2 84321 091 4


« Il faut donner à son discours le tour libre des conversations », écrivait l’auteur d’une célèbre Rhétorique publiée à la fin du XVIIe siècle : comme genre littéraire, le conte merveilleux  a pris naissance dans un temps où écrire comme on parle était la règle des règles et où lire à voix haute était encore pratique courante.

Écrire des contes de fées, ce fut imposer des fictions de voix enchantées à une culture romanesque férue de vraisemblance, ce fut acclimater à la mondanité les rituels de parole du conte oriental, mais aussi partager avec l’opéra le champ du merveilleux et engager un dialogue fécond avec le théâtre : ainsi ceux qu’on appelait alors les Modernes inventaient-t-ils un art d’énoncer l’étrangeté du monde et des êtres en simulant des voix de jadis ou d’ailleurs – à bon entendeur.

Ce jeu-là fit fureur et dura plus d’un siècle. À notre époque où l’oralité est à la mode et où revivent les pratiques conteuses, il a semblé utile de travailler ces questions à partir des contes merveilleux d’auteurs des XVIIe-XVIIIe siècles, sous l’angle de la production d'effets esthétiques littérairement concertés, et non comme réagencement ou dénaturation d'une matière première « populaire » par la littérature « savante ».


Éditeurs :
Jean-François Perrin est professeur de littérature française à l’université Stendhal-Grenoble 3, membre de l’UMR LIRE CNRS 5611 (pôle grenoblois) et directeur de la revue Féeries. Ses recherches portent principalement sur le conte merveilleux du XVIIIe siècle et sur l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau.

Anne Defrance est maître de conférences en littérature française à l’université Michel de Montaigne (Bordeaux 3), membre de l’UMR LIRE 5611 (pôle grenoblois) et du comité de rédaction de la revue Féeries. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur le conte des XVIIe et XVIIIe siècles.


(Livre en attente de rédacteur pour compte rendu dans Acta Fabula).


SOMMAIRE

PRÉFACE

I – Fictions de voix

Lewis C. Seifert (Brown University – USA)
Entre l’écrit et l’oral : la réception des contes de fées « classiques ».

Jean-Paul Sermain (Université Paris 3)
Le rapport du conte de fées à l’oralité : trois modèles (Perrault, Galland, Hamilton).

Christine Noille-Clauzade (Université de Nantes)
Le pouvoir de la voix : rhétorique de l’énonciation et statut de la fiction dans l’écriture des contes de fées à la fin du XVIIe siècle.

Sophie Raynard (State University of New York at Stony Brook- USA)
« Beau langage vaut mieux que riche apanage » ou la prose éloquente des conteuses précieuses : l’exemple de Mlle Lhéritier.

Jean Mainil (Northwestern University, Evanston- USA)
Du triple usage de la parole dans le conte de la première vague: des huttes et des cabanes aux salons mondains.

Françoise Gevrey (Université de Reims)
Les termes « bavard » et « babillard » dans le conte merveilleux.

Anne Defrance (Université de Bordeaux)
Devoir de parole, loi du silence : les pouvoirs du verbe dans « La Belle et la Bête » de Mme de Villeneuve (1740).

Julie Boch (Université de Reims)
Pouvoirs et avatars de la parole dans les contes de Caylus.

Raymonde Robert (Université de Nancy 2)
Les contes et la rhétorique judiciaire : « L’Histoire de la sultane de Perse et des vizirs » de Pétis de la Croix (1707).

Christelle Bahier-Porte (Université de Saint-Étienne)
De la légitimité du conte : L’énonciation déontique dans « Les Soirées Bretonnes » de Gueullette.

Ruth B. Bottigheimer (State University of New York at Stony Brook - USA)
Perrault au travail.

II – Co-énonciation et mise en scène

Manuel Couvreur (Université Libre de Bruxelles)
Antoine Galland ou l’art de la polyphonie à une voix.

Jean-François Perrin (Université de Grenoble 3)
Au temps où les oreilles parlaient : poétique de la co-énonciation dans les contes d’Hamilton.

Aurélia Gaillard (Université de Bordeaux)
Contage et sexualité : le récit à double entente de Diderot, « L’Oiseau blanc, conte bleu ».

Michèle Bokobza Kahan (Université de Tel-Aviv – Israël)
Le conte merveilleux libertin et ses scénographies.

Marie-Françoise Bosquet (Université de La Réunion)
La mise en scène de la parole féminine dans les « Mille et Une Heures, Contes Péruviens » de Gueullette.

Carmen Ramirez (Université de Séville – Espagne)
Éloquence, oralisation et argumentation dans les « Contes tartares » de Gueullette.

Catherine Ramond (Université Michel de Montaigne Bordeaux 3)
Le merveilleux sur les planches : l’adaptation théâtrale de quelques contes de fées au XVIIIe siècle.

Martial Poirson (Université Grenoble 3)
(M-)oralité du proverbe dramatique en société: Le Petit Poucet (1769) de Carmontelle.

Nathalie Rizzoni (Université Paris 4)
Quand dire c’est faire : Les parlers merveilleux au Théâtre.

Régine Jomand-Baudry (Université de Lyon 3)
D’une parole à l’autre : « Le Sopha », du conte à la comédie-vaudeville.

Benjamin Pintiaux (EHESS- Paris)
L’opéra-ballet et le conte merveilleux : « La Féerie » de Cahusac et Rameau (1745).

III - Le corps des mots, le jeu des récits

Philippe Hourcade (Université de Limoges)
Mots et choses dans les contes de Mme d’Aulnoy.

Vincent Verselle (Université de Lausanne)
Le Dire qui décrit : parole d’ogres.

Aurélie Basso (Université de Montréal-Québec)
La princesse Coque-d’œuf et le prince Bonbon, un conte charnière de 1745: amour, sucre et oralité.

Noémie Courtès (Pembroke college, Oxford - GB)
« Un rubis lui tombait de la bouche » – la parole dans « Les Illustres fées » du Chevalier de Mailly.

Henri Coulet (Université d’Aix-en-Provence)
Les « Contes bleus » de Rétif de La Bretonne.

Nadine Decourt (Université de Lyon 2)
« Sur les bords du Pénée... » contes mythologiques ou philosophiques ? Le statut de la parole dans les « Veillées de Thessalie » de Marguerite de Lussan.

Sophie Latapie (Université de Grenoble 3)
Conter les fées comme un récit biblique : Mme Leprince de Beaumont et la pédagogie des catéchismes.

Richard Gossin (Université de Strasbourg)
Le merveilleux biblique et le merveilleux du conte de l’Âge classique : étude comparative du dire et du dit dans les contes de Noël.

Marie-Agnès Thirard (Université de Lille 3)
Du conte africain à « La Princesse Belle-Étoile et le Prince Chéri » : une étrange aventure.

Henri Touati (« Les Arts du récit en Isère – Grenoble)
L’art du récit en France aujourd’hui.

Bibliographie critique

Index des œuvres citées
Index des noms cités