Édition
Nouvelle parution
A. Bazin, Écrits complets

A. Bazin, Écrits complets

Publié le par Université de Lausanne

André Bazin

Écrits complets

éd. par Hervé Joubert-Laurencin

Macula — 1re édition : 2018

2 volumes sous coffret, 3000 pages, 5 index, 56 illustrations noir et blanc

ISBN 978-2-86589-102-3

 

André Bazin (1918-1958), dont est célébré cette année le centenaire de la naissance est sans conteste le plus éminent représentant de la critique de cinéma en France. Cofondateur des Cahiers du cinéma, figure tutélaire des jeunes critiques et futurs cinéastes de la Nouvelle Vague, les multiples apports de ce théoricien majeur de l’après-guerre à l’activité pléthorique sont reconnus internationalement. Mais, paradoxalement, sur les quelque 3000 articles qu’il a écrits entre 1943 et 1958, seuls cent cinquante ont été publiés jusqu’à aujourd’hui, au sein d’ouvrages pour la plupart désormais épuisés. C’est donc un Bazin largement méconnu que cette intégrale entend présenter aux lecteurs. On pourra y suivre à la trace la pensée du premier critique de cinéma du Parisien libéré (à la Libération de Paris), de Radio-Cinéma-Télévision(ancêtre de Télérama) et de France Observateur(devenu le Nouvel Obs) qui, observant les films au jour le jour, cartographie sans boussole ni soutien les multiples bouleversements esthétiques et techniques du cinéma (du Cinémascope à la télévision). À la suite de ce découvreur du néo-réalisme, s’intéressant à toutes les parties du cinéma, écumant les festivals alors naissants afin de documenter les productions du monde entier, c’est un foisonnant corpus de films (certains demeurés inconnus, d’autres alors inconnus et devenus célèbres) qui s’offre à l’exploration renouvelée du lecteur. Face à l’animateur de ciné-clubs, l’envoyé spécial, l’interviewer et le théoricien, ce dernier jugera toute l’étendue différenciée d’une écriture éprise d’ouverture, diversement adressée au public populaire des quotidiens et aux érudits des grandes revues intellectuelles de son époque (Arts, Esprit, Les Temps modernes), sans jamais perdre sa précision d’observation, un discret humour, le goût du paradoxe et un désir constant d’équité dans ses évaluations.

Cette édition en trois volumes est le fruit de vingt-cinq années de recherches menées par Hervé Joubert-Laurencin, sous la direction de qui elle est publiée. Le recollement de l’ensemble des quelque 3000 textes s’est effectué parmi des sources variées : articles parus notamment dans des quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels, mais aussi des inédits émanant d’archives familiales. Classés chronologiquement, ils sont découpés en vingt-quatre scansions – pour vingt-quatre images par seconde – introduites chacune par H. Joubert-Laurencin, l’ensemble étant précédé d’une introduction générale. L’appareil de notes est établi pour permettre ici et là un approfondissement ou un éclairage succinct aux propos d’André Bazin. L’ouvrage est en outre pourvu de trois index : des films, des noms et des œuvres. L’index des films est le résultat d’une recherche exigeante. Il comprend près de 3000 entrées contenant chacune le titre du film en français, sa date de sortie ainsi que son titre original le cas échéant. Il est organisé de façon à ce que le lecteur puisse retrouver immédiatement le correspondant de chaque titre dans sa langue originale et dans sa traduction.

Ce travail conséquent constitue ainsi un outil particulièrement rare et précieux pour la recherche.

Professeur d’esthétique et d’histoire du cinéma à l’université Paris Nanterre et actuellement chercheur au Cnrs, Hervé Joubert-Laurencin est l’un des meilleurs spécialistes d’André Bazin. Il a dirigé plusieurs projets de recherches directement consacrés à cet auteur (colloques internationaux, ouvrages) et constitué une base de données de ses articles (Baz-in). Parmi ses nombreuses publications, citons Le Sommeil paradoxal. Écrits sur André Bazinet la publication de l’ouvrage d’études collectif Ouvrir Bazin, Éditions de l’Oeil (2014), ainsi que, sous sa direction, Accattone de Pier Paolo Pasolini, scénario et dossier, en deux volumes, Éditions Macula (2015). En 2018, il réalise avec Marianne Dautrey Bazin Roman (Production Acqua alta, 75 minutes), documentaire consacré au projet de film inachevé d'André Bazin sur les églises romanes de Saintonge.

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On peut lire sur laviedesidees.fr un entretien avec Hervé Joubert-Laurencin relatif à cette édition…

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La revue Critique a consacré l'une de ses livraisons à A. Bazin et à cette édition :

Critique n° 857 : "André Bazin. Le regard inépuisable" (Minuit, 2018).

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Voir aussi sur en-attendant-nadeau.fr :

"Tout Bazin", par Jean-Pierre Salgas

D’André Bazin, disparu prématurément en 1958, il ne semble aujourd’hui demeurer que deux images : Bazin à la cigarette, Bazin un chat dans les bras. Et une anthologie de plus en plus rétrécie de celui qui fut, en 1951, l’un des trois fondateurs des Cahiers du cinéma. L’image aussi du père adoptif de François Truffaut, rencontré en 1948, dont il fait son secrétaire en 1949, dont il corrigea et publia le pamphlet Une certaine tendance du cinéma français paru dans les Cahiers en janvier 1954 (hasard ? Gallimard publie ce mois-ci les Chroniques du critique que fut Truffaut, appelé à Arts par Jacques Laurent en 1954). Voire celle d’un oncle du « ciné-fils » Serge Daney…