Compte rendu publié dans Acta fabula, "'Et le Verbe s'est fait chair' : La littérature et Dieu ou la quête du Beau par le Verbe" par Marie Gueden
La Littérature française et la connaissance de Dieu (1800-200)
3 volumes
Alain et Arlette Michel
Paris, Genève : Editions du Cerf, Ad solem, 2008.
EAN 9782204086622
prix 90 EUR
385 p., 926 p., 1413 p.
Résumé
En suivant un ordre chronologique de Chateaubriand à Maurice Bellet,cet ouvrage rend compte de l'importance de Dieu dans la productionlittéraire française.
Quatrième de couverture
La littérature française et la connaissance de Dieu (1800-2000)
Volume I
Le renouveau des questions : la raison, le sentiment, la foi
Aprèsla crise révolutionnaire. Chateaubriand sauve le christianisme non parses prises de position politiques mais par la vision de l'amour qu'ilpuise dans la poésie. Cela paraît aussi, de façon plus libre, chezd'autres écrivains tels Madame de Staël, Ballanche, Maine de Biran,Nodier.
Le romantisme est l'un des temps les plus intenses de laméditation religieuse du XIXe siècle. Lamennais et Lacordairedéfinissent ce que pourrait être l'amour dans la politique. Le réalismede Balzac n'exclut pas le point de vue chrétien qui est finalement lepoint de vue de la joie dans la douleur et dans l'abaissement deséchecs inéluctables. Lamartine affirme l'unité de Dieu et l'espérancedu suprême pardon à travers un amour toujours vainqueur et toujoursdésespéré.
Volume II – Les grandes synthèses : positivisme, idéal, visions
Baudelaire pousse la quête de l'absolu jusqu'au point où il s'identifieau néant et où la compassion infinie est la seule réponse à l'« ardentsanglot qui roule d'âge en âge ». Le siècle tout entier se résume enVictor Hugo qui allie l'esprit le plus positif aux audaces généreusesde la vision pour unir toutes les misères, même celles de Satan, dansla contemplation d'un Dieu, mystère d'amour, à la fois ténèbres etlumière.
Volume III – Philosophies du dialogue et dialogue des philosophies : différences, compréhensions, dialogue
Flaubert unit le désespoir sceptique au plus profond sentimentreligieux comme l'attestent Trois contes ou Bouvard et Pécuchet fidèles à la recherche de la vérité et à la tendresse. Rimbaud rejointle christianisme par son désespoir et sa vision très haute de lapureté. Dans le même temps les Russes, que la France ne connaîtra qu'auXXe siècle, affirment que la folie la plus douloureuse peut appartenirau Christ dont le prince Muichkine révèle l'image. Les écrivainschrétiens de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle montrent eux aussiqu'il existe une souffrance de Dieu provoquée par les hommes ettoujours supérieure à sa colère : les hommes ont à consoler Dieu.Huysmans et Bloy le savent. Certes Claudel, Péguy, Bernanos ne doiventpas faire oublier l'inquiétude religieuse qui se manifeste dansl'existentialisme de Sartre ou de Camus et dans le pessimisme modernede Beckett et de Ionesco...