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''Hors les murs'': perspectives décentrées sur la littérature québécoise contemporaine

''Hors les murs'': perspectives décentrées sur la littérature québécoise contemporaine

Publié le par Emilien Sermier (Source : Salon Double )

 

''Hors les murs'': perspectives décentrées sur la littérature québécoise contemporaine

 

Alors qu’à chaque présentation de la grille télévisuelle et radiophonique de l’automne, universitaires, écrivains et éditeurs se plaignent de l’absence d’émissions littéraires sur les ondes et les écrans québécois, force est pourtant de constater qu’au cours des vingt dernières années, la littérature n’est jamais disparue de la scène médiatique. Au contraire, chaque magazine grand public a maintenant sa section littéraire, la radio d’État lui consacre une émission quotidienne, plusieurs villes du Québec ont leur Salon du livre et les blogues sur le sujet se multiplient. Plus récemment, le changement d’intitulé du programme collégial d’Arts et Lettres a rappelé à la mémoire de plusieurs que la littérature n’est pas uniquement un divertissement, mais une manière d’appréhender le monde, voire de le construire. À quoi tient alors cette impression tenace de l’invisibilité de la littérature dans le champ médiatique québécois et, plus généralement, dans l’espace social ? Serait-ce la définition de l’objet «littérature» construite par les acteurs de ce champ qui est insatisfaisante? Ou encore les lieux d’une critique littéraire considérée comme «valable» qui auraient été déplacés? Si les spécialistes et les producteurs de la littérature d’ici réitèrent que les médias ou les institutions scolaires ne laissent pas une place suffisante à la littérature québécoise, c’est peut-être qu’ils considèrent que ce dont on parle n’appartient pas au littéraire, ou encore qu’on traite de la littérature, d’une manière inadéquate.

 

L’objectif de ce dossier, qui fait suite à une journée d’étude qui a eu lieu au CRILCQ de l’Université de Montréal le 18 octobre 2013, est précisément d’analyser la définition de la littérature québécoise contemporaine proposée par ces discours qui sont dits périphériques, c’est-à-dire qui n’émanent ni de ses producteurs (écrivains, éditeurs) ni de ses spécialistes (chercheurs universitaires). Il s’agira plus spécifiquement d’interroger la manière dont les pratiques culturelles, les objectifs ministériels, les discours médiatiques, les outils d’enseignement, la mise en marché du «produit littéraire», etc., concourent à former une idée de ce qu’est ou devrait être la littérature québécoise d’aujourd’hui. En somme, les questions qui sous-tendent les articles qui composeront ce dossier sont les suivantes: comment parle-t-on de la littérature québécoise, à l’extérieur de ses lieux de production? Comment ces différents discours circonscrivent-ils une «idée» de la littérature québécoise contemporaine, tant son canon que les nouveaux auteurs, ou encore les transformations des pratiques textuelles qui l’organisent ? Tous ces discours sur la littérature québécoise en font-ils un objet de plus en plus accessible ou tendent-ils à l’inscrire en marge d’une culture de consommation, assoiffée de nouveautés et de «buzz» médiatique? De quelles manières des visées partisanes, politiques, idéologiques participent-elles à la définition de la littérature québécoise contemporaine? Quel statut accorde-t-on au discours spécialisé, au spécialiste lui-même, sur les différentes plateformes où l’idée de littérature est constituée? Finalement, y a-t-il un dialogue possible entre ces discours et les pratiques des chercheurs? L’idée derrière ce dossier est de sortir l’université du confort des œuvres pour qu’elle se confronte au réel. De quoi parle-t-on, hors des murs de l’université, lorsqu’on parle de littérature québécoise contemporaine? Que présente-t-on (et de quelle manière) aux étudiants du Cégep comme objet appartenant à la littérature québécoise? Que vend-on, dans les salons et festivals littéraires, sous l’étiquette de «littérature québécoise contemporaine»? Quelle place la littérature occupe-t-elle dans l’espace social?

Les propositions d’article (250 mots) doivent être envoyées à chloe.savoie.bernard@gmail.com avant le 15 mai 2014. Les textes, qui devront compter entre 1000 et 3000 mots, seront à remettre au plus tard le 31 août 2014. Le protocole de rédaction de Salon double est disponible à l'adresse suivante: http://salondouble.contemporain.info/protocole-de-redaction-du-salon-double. Direction du dossier: Daniel Letendre et Chloé Savoie-Bernard.