2ème journée d’étude doctorale « Le bouleversement créateur : Témoin d’Histoires »
Proposition de journée d’étude doctorale et interdisciplinaire EA - 1573.
Scènes du monde, création, savoirs critiques - Ecole doctorale EDESTA
Université PARIS 8 – Vincennes / Saint Denis
Octobre, 2015
Appel à communication
Date limite de proposition : 15 Septembre 2015
"Suite à notre première journée doctorale « Le bouleversement créateur : Témoin d’Histoires » réalisée en Mai 2014, nous revenons vers les personnes potentiellement intéressées pour continuer les riches échanges ayant émergé lors de la première édition.
Cette deuxième édition a pour objectif de promouvoir un espace d’échange pour approfondir les débats et réflexions sur le concept de témoin-acteur, de bouleversement créateur, mais également sur les notions de témoin-créateur et sur le rôle de la mémoire dans les processus de création ainsi que dans les réseaux politiques, dont les manifestations esthétiques peuvent témoigner. Ces questionnements qui ont surgit lors de la première rencontre continuent à se répandre et à nous interroger.
Nous nous questionnons donc sur ce qui peut relever comme être témoin-acteur de l’Histoire, ou des histoires, en tant que manifestation esthétique.
L’enjeu de cette deuxième journée consiste à approfondir les réflexions qui peuvent concerner différentes types de manifestations esthétiques, n’excluant pas de types de manifestations spontanées, n’ayant pas forcément pour but une œuvre d’art achevée, mais qui, malgré cela, parviennent à produire des expériences esthétiques bouleversantes et créatrices. Ceci inclus les expériences observables dans les ruines d’une ville, par exemple. Il peut également s’agir de témoins vivants et créateurs en constant changement dans une culture, de témoins « immatériels » avec lesquels nous pouvons avoir des lectures intéressantes sur les dynamiques engendrées.
A partir du corps, en tant qu’inévitable territoire de confrontation des forces d’un système producteur des affects et langage, la question de la passibilité / activité dans un processus où les bouleversements génèrent des manifestations esthétiques, nous paraît donc être au centre de nos démarches réflexives. La problématique de la résistance peut faire pointer de nouvelles perspectives de lecture des processus créatifs, révélant ainsi des dynamiques qui se produisent entre esthétique et politique lors du contact entre manifestations/œuvres et public, et entre témoin-créateur et (H)histoire(s).
Celui qui créé soulève nécessairement la question de la mémoire, sa construction, sa reconstruction de même que son invention. Ainsi, nous pouvons prendre le corps comme le propre ambient de la mémoire (Greiner, Le corps en crise ; 2010), c’est à dire le corps humain même, ou les corps dans une vision plus large ; le corps d’une œuvre, par exemple, ou celui d’une ville, ou même la lecture d’un corps culturel. Dans un tel processus créatif, ces reconstructions de mémoires ont elles le rôle des témoins-créateurs-acteurs d’Histoire ou des histoires ? Dans quelle mesure pouvons-nous les identifier quand ces processus ne sont pas volontaires ?
Identifier ces processus, dont la mémoire est prise de manière inachevée, et peut être regroupée dans des formes symboliques, permet de contester certains contextes, d’en créer de nouveaux et d’assurer une certaine conservation mobile et transformatrice des expériences, ainsi qu’ une possible activité dans les devenirs des processus de construction identitaires.
L’être créateur est témoin de son temps. Nous proposons l’ouverture de la question de ces ‘êtres’, non seulement aux artistes, mais également aux ‘objets d’une culture’ et leurs innombrables relations. Ces mouvements, parfois invisibles, sont profondément impliqués dans une création esthétique ;
(…) Si la terre de l’histoire se mesure, la terre poétique est cette lande de temps où le devenir installe ses présences entre les ruines du discours. (…) un poème, fait surgir le lien organique qui unit ces espaces (…) C’est en cela qu’il s’agit d’un véritable instrument pour faire de notre existence un espace et un temps de révolte (…) Le poème est terre inscrite de réseaux millénaires (…)
(Le tort de vivre Tancelin Philippe et Geneviève Clancy)
Nous soulignons la question de la responsabilité critique des artistes, comme créateurs, et témoins actifs, en lien avec une approche sensible des faits. Il s’agit parfois de la création d’un nouveau corps sensible (le corps de l’œuvre) pleinement engagé, ce qui fait que son bouleversement pourrait résonner dans d’autres corps. Il s’agit d’ un processus continu et cette continuité est aussi un acte créateur. Dans tous les cas, il s’agit d’un mouvement transformateur, une liberté créative à plusieurs sens, impliquant l’œuvre, l’artiste, le publique, ainsi que les réseaux traversés.
Cette journée d’études mettra en discussion les points suivants :
· Les processus créatifs et les enjeux d’un témoin-acteur-créateur.
· Les lectures possibles des transformations et compositions de mémoires.
· Ce qui demeure en tant que bouleversement créatif dans un contexte politique. Les relations entre esthétique et politique.
· Les enjeux d’effacement de la mémoire/des histoires devant l’Histoire. Les enjeux qui peuvent la récupérer, la récréer.
· Un corps poétique est-il témoin ? Peut-il remettre en question des tensions oubliées par l’Histoire?
L’appel concerne principalement les domaines des arts et sciences humaines mais les propositions d’autres champs disciplinaires sont les bienvenues."
Les propositions de communication (300-400 mots) sont à envoyer à vivianascoletty@gmail.com et/ou sobralmonique@yahoo.com.br, accompagnées d’une courte notice biobibliographique avant le 15 septembre 2015.