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"2012, bd Sainte-Beuve" - Les gammes et les -ons

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Association çà & là)

Communiqué de l'Association çà & là:

La problématique retenue pour 2012 tourne autour de la nuance, notion clef de la critique, sous le titre : « Les gammes et les –ons », avec un jeu sur les variations, les déclinaisons et autres commentaires. En matière de critique, il est préférable d'avoir le mot juste plutôt que la formule qui fonctionne. Entre le mot d'esprit, le witz de salon et la précision scientifique, parfois un peu molle ou terne, le choix du critique doit aller malgré tout vers ce dernier. La nuance n'est-elle pas de la même famille que la critique et que son écriture ? Lorsque Sainte-Beuve disait être critique en poète, ne donnait-il pas à entendre un facteur commun, un mouvement naturel entre la création d'une oeuvre et l'écriture de son commentaire ? Le critique se doit-il d'être un créateur pour que l'expression de son jugement soit en phase avec l'oeuvre commentée ? A partir de quand, justement, la singularité du créateur ne prend-elle pas le pas sur l'expression de son jugement ? La critique est-elle elle-même une oeuvre, un risque d'imposer une grille, une lorgnette, sur tout oeuvre qui ne sortirait pas d'elle ? En s'intéressant au détail, à la nuance, le risque n'est-il pas aussi celui d'une variation qui, de fait, perdrait toute pertinence parce qu'elle perd de vue son enjeu de lecture vers des lecteurs ? Lorsque la nuance d'une lecture écrite devient variation, ne prend-elle pas le chemin de toute oeuvre, s'inscrivant dans un sillage, une histoire, une culture ? Avouant son point de départ, elle devient elle-même hommage, admiration – et texte nouveau qui à son tour peut en engendrer d'autres. La critique respecte alors son rôle de passeur.

La nuance pour autant travaille sur le sensible de la langue, sur ses évolutions. En poète, donc, le critique doit poser sans cesse la question de l'acception juste, de ce qu'elle fut et de ce qu'elle devient. Elle doit également sensibiliser l'autre lecteur à cette dimension du langage, aux profondeurs du tissu textuel – et développer la sensibilité du récepteur. Ce sont en tout cas les pistes que nous allons tâcher d'explorer, du 15 au 21 mars 2012, avec deux jours de colloque les 19 et 20 mars. Publication des actes à l'automne 2012, sous le titre Causeries du Boulevard. Les précédents actes sont disponibles aux éditions du Sagittaire :

Causeries du Boulevard 2008 - Joute-Boxe

Causeries du Boulevard 2009 - Cote, code, codex

Causeries du Boulevard 2010 - Ame + Trame = Drame ?

Causeries du Boulevard 2011 - Amirama (à paraître en novembre 2011)