12èmes rencontres des chercheurs en didactique de la littérature.
7, 8, 9 avril 2011 à Rabat, Maroc.
Former à enseigner les littératures du primaire à l'Université : enjeux, pratiques et évaluation
L'enseignement des littératures subit de plein fouet les restructurations sociales, économiques et politiques qui secouent l'école d'aujourd'hui. Qui considère les structures de formation, les curriculums de formation, les plans d'études, les attentes des enseignants, leurs pratiques effectives, constate les profondes mutations du statut, de la place et des usages de la littérature à l'école. Mais ces mutations sont aussi le fait des cultures du 3e millénaire, annoncées par les sciences du langage, les théories littéraires et les évolutions mêmes de la production littéraire actuelle.
Les journées 2011 de Rabat s'intéresseront à la formation à l'enseignement des littératures en tant qu'elle est un analyseur de ces bouleversements et des tensions dans la définition même de la littérature comme objet d'enseignement. Quelles places et quelles fonctions les littératures occupent-elles dans la formation des enseignants ? Au primaire, au secondaire, au supérieur ? Quels concepts, théories littéraires, corpus sont mis en circulation dans les formations ? Quels dispositifs spécifiques structurent ces formations ? Comment sont évalués les fondamentaux du métier de l'enseignement des littératures ?
En langue première (français, arabe, ...) comme pour toute langue seconde ou en FLE, les chercheurs et didacticiens de la littérature qui renoncent aussi bien à la vaine déploration qu'à l'idéalisme creux pour penser la formation professionnelle à leur discipline prendront sans doute acte :
- que les plans d'études ou curriculums mettent la littérature au service de la capacité première de communication ou d'argumentation,
- que les pratiques de classe placées sous le nom de littérature interrogent fortement les définitions de la discipline, si larges que soient ces définitions,
- que les candidats à l'enseignement aussi bien que leurs formateurs explicitent cependant peu les conceptions, représentations et finalités de leur discipline,
- que d'importantes différences d'approche sont à négocier dans la formation d'un enseignant de littérature, entre ses études académiques fondées principalement sur les savoirs savants et la glose érudite et sa formation professionnelle, le plus souvent pensée en termes de compétences. Comment rendre effectifs ces savoirs ?
- que les compétences complémentaires pour enseigner la littérature (en linguistique, en grammaire, en histoire des idées et culturelle, dans la connaissance de la langue…) sont faiblement maîtrisées par les candidats à l'enseignement de la littérature,
- que les technologies actuelles de la communication reposent et repensent fortement le statut du livre, du texte, de la création et de la communication, dans un processus qui fait des enseignants et des apprenants de perpétuels «migrants technologiques»,
- que l'une des finalités avancées du contact avec les textes littéraires, le travail sur l'identité personnelle et le sentiment d'appartenance de l'individu, se voit interprétée de manière très différente suivant les contextes politiques (repli identitaire vs échanges multiculturels).
Axes de travail
1) Les curriculums de formation. Quels sont les fondamentaux du métier d'enseignant de littérature ? Selon quel ordre sont-ils organisés ? Quels objectifs des plans d'étude de l'école rencontrent-ils ?
2) Les objets de formation. Quels sont les concepts, théories littéraires, corpus mis en circulation dans la formation ? Selon quelles conceptions ? Quelles opérations de transposition pour quels objets d'enseignement ?
3) Les dispositifs de formation. Quels sont les dispositifs spécifiques ? Quelles résistances, efficiences dans ces dispositifs ?
4) Les acteurs de la formation (professeurs, formateurs universitaires, maîtres de stages, stagiaires, étudiants). Quels rapports à la littérature entretiennent les enseignants stagiaires ? Quelles sont leurs pratiques de lecteurs ? Qu'est-ce qui s'enseigne en littérature dans les stages ? Sur quels objets de formation se construisent les retours de stage ?
5) L'évaluation. Sur quelles dimensions de la littérature, quels usages, quels corpus, quels concepts et quelles théories est évaluée l'expertise de l'enseignant de littérature ?
Seront particulièrement privilégiées les comparaisons internationales, les recherches empiriques ou fondamentales, les comparaisons entre les niveaux d'enseignement, les spécificités relatives à l'enseignement des littératures en français de scolarité, français langue étrangère ou en langue première
Un résumé de 1000 mots maximum y compris la bibliographie, doit être envoyé au secrétariat du colloque au plus tard le 1er décembre 2010. Il sera rédigé en utilisant le modèle téléchargeable sur le site du colloque :http://litteratures2011.um5s.ac.ma
Le comité scientifique rendra ses expertises le 15 janvier 2011.
Les propositions retenues feront l'objet d'un texte d'une dizaine de pages. Ce dernier devra parvenir aux organisateurs avant le 1er mars 2011 et sera publié sur le site.
Contacts
Les questions relatives à l'organisation scientifique et pratique du colloque sont à adresser à litteratures2011@um5s.net.ma
Comité d'organisation
Amal BENHIDA (FSE Univ. Mohamed V Souissi – Rabat)
Noël CORDONIER (HEP Lausanne et Univ. Lausanne)
Soumya El HARMASSI (FSE Mohamed V Souissi – Rabat)
Abdesselam El OUAZZANI (Doyen FSE Univ. Mohamed V Souissi – Rabat
Jean-François MASSOL (Univ. Grenoble)
Christophe RONVEAUX (Univ. Genève)
Comité scientifique
Abdelhak BEL LAKHDAR (FSE Univ. Mohamed V Souissi, – Rabat)
Marie-France BISHOP (Univ. Cergy Pontoise / IUFM de Versailles)
Bertrand DAUNAY (Univ. Lille 3)
Françoise DEMOUGIN (Univ. Montpellier 2)
Jean-Louis DUFAYS (Univ. Louvain)
Marie-José FOURTANIER (Univ. Toulouse)
Manon HEBERT (Univ. Montréal)
Bernadette KERVYN (Univ. Bordeaux 3)
Gérard LANGLADE (Univ. Toulouse)
Marlène LEBRUN (Univ. de Provence)
Annie ROUXEL (Univ. Rennes)
Amor SEOUD (Univ. Sousse)