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Corps de l’objet, un “ objeu “ d’art ? (Valenciennes)

Corps de l’objet, un “ objeu “ d’art ? (Valenciennes)

Publié le par Marc Escola (Source : Raya baudinet)

Journée d’étude

Corps de l’objet, un “ objeu “ d’art ?

Université polytechnique Hauts-de-France, Valenciennes

Phénix-scène nationale Pôle européen de création,

le 18 avril 2024

Organisation :

Raya Baudinet-Lindberg, maîtresse assistante en esthétique (Art, Philosophie, Littérature) à L’ERG ( ESA, école de recherche graphique) à Bruxelles, chargée de cours à l’Université Catholique de Lille, et à l’Université Polytechnique des Hauts-de-France département Humanité numérique (FLLASH). Doctorante en art et sciences des arts  rattachée au Laboratoire de Recherche Sociétés et Humanités – Département DeScripto.

De quel corps relèveraient les objets culturels : objets d’écriture, objets plastiques, objets « jouants » ou chorégraphiés, objets numériques, et objets de design ?

Comment comprendre le mot « objet » qui plus qu’une forme objectivée, matérialiserait un acte artistique, plus encore incorporait un geste esthétique ? La raison d’être d’un geste artistique pourrait-il alors se trouver du côté d’un état du corps, et du mode d’exister qui le fait être ? 

Problématique de la recherche 

Il s’agira d’étudier le jumelage entre corps et objet à l’aune de la création contemporaine.

Les abords critiques suscités par cette association sont évidemment riches, et chaque piste empruntée peut ouvrir sur des prospectives fort diverses, au croisement du geste et de la narrativité et parfois par-delà l’engagement des corps concrets surtout si y sont associés des gestes digitaux. 

Ce rapport que le champ artistique entretient avec le corps pourrait déplacer pertinemment le débat fond, forme ; idée, matière et nous prémunir de la réification des productions artistiques par le capitalisme culturel. Cette théorie critique qui ne craindrait pas alors d’être contaminée par ses objets envisagerait ces corps culturels — dans une contemporanéité matérialisante tout autant que post-matérielle — comme un “objeu,“ mot-valise créé par le poète Francis Ponge, pour désigner des objets/corps en circulation, en relation projetée, voire située dans l’espace d’un jeu poétique, comme d’un territoire du corps. 

Pour reprendre ce qu’en dit Pierre Fédida : « “L’objeu“— objet poétique et de jeu — est un espace ou plutôt la métaphorisation spatiale d’un temps de la rencontre entre les mots et les choses. C’est “ l’objeu“ qui définit ce qu’on nomme subjectivité » [1] Ce rythme entre le corps et la chose, issu d’un échange spatial et temporel n’évacuerait pas la possibilité de contacts pensés comme autant de topologies relationnelles.

Méthodologie  

Comment alors s’animent ces objets, comment les pratiquer, comment en parler ?

Par l’observation de ces formes de vies, de ces gestes et de ces phénomènes objectaux, cette journée devrait pouvoir répondre d’une histoire sensible des objets, questionnant à plusieurs niveaux la relation entre théorie et pratique dans le champ littéraire et plastique, et sur le terrain des sciences sociales. 

Dans une perspective transdisciplinaire et interdisciplinaire et afin de croiser les approches, cette journée d’étude s’inscrit dans les axes de recherche de DeScripto - Praxis des écritures et des imaginaires, du Laboratoire de Recherche Sociétés et Humanités (LARSH) dont un des objets est l’étude théorique et pratique des dispositifs de présentation et de représentation de toutes les formes d’écriture ou d’énonciation. 

En interrogeant l’objet et son agentivité, nous avons souhaité que cette journée d’étude se déroule dans un espace de création contemporaine pluridisciplinaire (Théâtre, danse, musique, performance) afin de se saisir de ces questions en adéquation avec une écriture de plateau et une performativité des corps.

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Les propositions, titre, résumé, courte bio et bibliographie devront être envoyés le 20 février 2024 ( 500 mots maximum) et devront être adressées à raya.lindberg@uphf.fr

(Illustr. : Kika Nicolela, Us girls, 2022, courtesy of the artist.)

 

 

 

 

 


 
[1] Pierre Fédida, L’Absence, Paris, coll. NRF, éd. Gallimard,1978, p.112.